A l’approche des Jeux Olympiques 2024, un vent d’incertitude souffle sur le secteur hôtelier : plusieurs établissements ont récemment été confrontés à l’annulation inattendue de milliers de nuitées, préalablement réservées par le comité d’organisation pour les épreuves de tir prévues en juillet et août 2024. Quelles en sont les raisons ? Et quels impacts pour les hôteliers ? Éléments de réponse avec Stayforlong !
Châteauroux face à une vague d’annulations hôtelières inattendue
Pour les hôteliers de Châteauroux, dans l’Indre, l’annonce de l’annulation de plusieurs milliers de chambres d’hôtels par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) est difficile à digérer. Alors que la ville se préparait à accueillir les épreuves de tir de l’été prochain, elle se retrouve soudainement avec un excédent massif de chambres disponibles. La raison invoquée par le COJO ? Une demande moins importante que prévue. « Le comité olympique m’a tout simplement dit que les besoins ont été moins importants que prévu », confie Régis Tellier, gérant d’un hôtel local, à BFMTV. Jusqu’à 90 % des réservations initialement prévues ont été annulées, laissant les hôteliers perplexes, et mécontents !
Cette décision semble avoir été stratégiquement planifiée pour coïncider avec la date limite, sans frais, stipulée dans la convention entre les hôteliers et le COJO, comme le rapportent le Figaro. « Une énorme désillusion (…) on a refusé du monde pour l’été. On n’a aucune explication », déplore la présidente départementale de l’Umih (syndicat patronal de l’hôtellerie). Bien que la convention signée avec le COJO permette des annulations sans indemnisation à des dates précises, l’ampleur de ces annulations a pris de court les professionnels du secteur. « On était loin d’imaginer que sur l’ensemble de Châteauroux on ait quasiment la totalité qui sautait », se désole Régis Tellier.
Des hôtels castelroussins face à des annulations coûteuses et sans compensation
La situation à Châteauroux, où de nombreux hôtels ont subi une vague d’annulations massives de réservations par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO), révèle un problème plus large et plus profond. Plusieurs établissements, ayant effectué des investissements conséquents en vue des Jeux, se retrouvent avec des pertes importantes, sans aucune proposition de compensation de la part du COJO. France Info rapporte le cas de Régis Tellier, gérant de l’établissement l’Elysée, qui déclare avoir vu l’intégralité de ses réservations pour la période olympique (650 nuitées) s’envoler.
Face à cette situation, Tony Estanguet, premier responsable de Paris 2024, a tenté d’apporter des éclaircissements lors d’un point presse, cité par L’Equipe : « Avec la connaissance plus précise de ces informations, on a effectivement libéré les chambres, dont nous, comité d’organisation, n’avons plus besoin. Ce qui va aussi permettre de nouvelles opportunités pour les spectateurs, les familles des athlètes, même des prestataires qui travaillent sur l’organisation et qui cherchent des solutions de logements ». Cependant, cette explication ne semble pas satisfaire pleinement les gérants des hôtels concernés, principalement en raison de la manière dont ces annulations ont été communiquées.
Les hôteliers de Châteauroux doivent remplir leurs chambres
A seulement sept mois des Jeux Olympiques, le comité organisateur a relâché un total de 492 chambres, soit environ 28 700 nuitées, en estimant que celles-ci pourraient être réservées d’ici le début des compétitions, selon un courriel cité par France Info. Cela laisse aux hôteliers un délai qu’ils espèrent suffisant pour attirer de nouveaux clients, d’autant plus que de nombreuses chambres sont déjà réservées dans la capitale et ses environs. Cela dit, cette situation ne représente qu’une partie des préoccupations des acteurs locaux… En effet, cette annonce controversée n’est pas la seule à créer des remous en vue des Jeux Olympiques. A la fin de l’automne, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, a elle aussi provoqué des mécontentements, ajoutant à l’atmosphère déjà tendue à l’approche de l’allumage de la flamme olympique.